par Ellianne Ven 16 Sep - 18:50
Comme il l'escomptait, les trois hommes suivirent le Capitaine sans discuter le moins du monde, jusque dans on pavillon. Un pavillon dépouillé, simple. Il ne se permettait qu'un seul et unique luxe, et ce luxe n'était pas un luxe de vie, mais tenait bien en une seule et unique denrée, pour le meilleur ou pour le pire dans la consommation des temps.
« Dame Ombre dors. Elle n'as plus besoin de soins maintenant, juste de repos. Son esprit et parti très loin. Si loin que si je n'étais pas arrivé dans la journée, elle serai partie à jamais. »
Zaracas hocha doucement la tête, en partie pour montrer qu'il comprenait, et en partie pour remercier le jeune homme de son intervention, même s'il avait sans doute ses propres motivations, qui ne regardaient après tout que lui, au fond. Quelles que soient ses raisons, il avait rendu service à l'Empire, et cela était bon, pour lui qui le servait.
« Les compléments , eux, seront les bienvenus. Nous sommes partis en urgence, et avons fabriqué en chemin ce qu'il nous fallait. Et nous accepterons tout ce qui pourrai améliorer le sommeil d'Ombre. »
Nouveau hochement de tête de la part de l'homme des sables, qui fit un geste à l'attention des Gardes qui protégeaient l'entrée de sa tente, côté intérieur. L'un d'eux sorti quelques instants et transmit l'ordre, avant de revenir. La discipline de l'Armée Impériale, et particulièrement de cette unité désertique, ferait parvenir les consignes à qui de droit, et elles seraient rapidement exécutées, il n'y avait aucun doute à avoir là-dessus.
« Par contre, je vous conseille d'être loin quand maman va se réveiller, elle à toujours eu un foutu caractère au réveil. »
Ainsi donc, ce jeune homme devait être le fils de l'Archiduchesse, puisqu'il l'appelait « maman ». Intéressant, mais sans plus, pour le Capitaine, qui se contenta de la noter dans un coin de son esprit bien ordonné. Mais il ne répondit toujours rien, sentant que ses invités étaient plongés dans une conversation d'un autre type, sans pouvoir en connaître la nature exacte et encore moins l'objet. Polit, il attendit qu'ils aient fini ce qu'il pouvait percevoir, lui qui était initié des secrets.
« Vas-y, Kiaran, je vais t'ouvrir un portail. »
« Maman sera ravie quand elle le verra ! »
Et, sur ces paroles, le dénommé Kiaran, qui était le fils d'Ombre, sorti de la tente et disparu avec ses mages, au travers d'un portail, vers une destination inconnue de l'Impérial, qui se contenta de reporter son attention sur ses deux invités restants.
« Vous vouliez nous parler non ? »
Encore une fois, Zaracas hocha la tête, mesuré et sage. Ses yeux sans fonds semblaient les voir, et contempler en même temps un spectacle infiniment plus lointain et profond. Ce fut au bout de quelques instants seulement qu'il prit la parole.
« Si fait. J'avais à vous parler. Certains points sont déjà réglés, comme le confort de l'Archiduchesse et de vos gens, auquel mes hommes veillent en ce moment même avec tous les moyens mis à notre disposition. »
Ce qui était la plus pure vérité. Il le savait, et n'avait pas besoin de vérifier pour cela, ni même d'user de magie. Les cris d'une attaque n'avaient pas retentit, et les ordres étaient donc exécutés avec promptitude et efficacité, comme toujours. Le relâchement n'était que rarement permis, pour ne pas dire jamais, entre les dunes mouventes du désert.
« L'autre point important tient à votre escorte. De combien d'hommes souhaitez-vous disposer à la sortie du désert pour convoyer l'Archiduchesse jusqu'à Etemenorkia, en ces temps de guerre et de troubles, dites-moi ? »
Quel que soit ce nombre, il le fournirait. Les ordres de l'Impératrice avaient encore force de loi, dans l'Armée Impériale, qu'elle soit de l'Ouest, du Centre ou de l'Est, et jamais le Capitaine qu'il était n'aurait pu se dresser contre la sage et indiscutable volonté impériale...