Voyons, voyons ... où ça nous mènera. | PV Ash'

Encore une longue réunion plus ou moins agréable qui venait de se terminer. Bien qu'Érika ait toujours été une dirigeante patiente et assidue à son rôle, les réunions étaient sa bête noire. Elle ne les sentait pas, les trouvait longues et parfois atrocement ennuyeuses. Mais cette fois-ci, un minime incident lui avait fait apprécier un peu plus cette rencontre. Un homme qu'elle n'avait jamais vraiment remarqué, qui avait attiré son regard. En se creusant la tête un peu plus, elle s'était souvenue qu'il s'agissait d'Ash-truc Llerda (Il avait un nom imprononçable ...), un grand seigneur titulaire de plusieurs titres d'importances. Grand, la peau foncée, le regard fier et la tête haute, il avait l'air d'un homme entier et sûr de lui-même. Délaissant complètement le reste de la réunion, Érika se mit à chercher une occasion d'adresser à parole à cet homme qui, soudainement, lui semblait si attirant. Dire qu'elle avait passé autant de temps dans cette salle de réunion sans jamais vraiment le voir ... S'amusant à s'imaginer comme une écolière dans un cours trop long, elle se perdit en réflexions afin de trouver une bonne raison d'aller voir ce type à la fin de la réunion. Il faut dire qu'Érika avait relativement confiance en elle, et n'était pas timide d'aller le voir. Cependant, il lui fallait tout de même un motif ! Sinon, ce serait un peu étrange ... Se remémorant les titres d'Ash', elle songea qu'un traité commercial avec un seigneur comme lui pourrait non seulement être bénéfique pour le Sylfar, mais lui donnerait aussi une bonne occasion de l'aborder. Confortée dans ses idées, la «jeune» femme se cala dans son siège et écouta distraitement la fin de la réunion, prenant quelques notes comme à son habitudes, mais nettement moins concentrée. Quand la rencontre prit fin, elle se leva, ramassa ses affaires et rattrapa l'homme qui s'en allait déjà.

É r i k a -- « Monsieur Llerda ! Excusez-moi, je peux vous parler un moment ? »

Un sourire avenant aux lèvres, Érika espérait seulement ne pas avoir à faire à un homme arrogant qui la planterait là. Quoiqu'elle en avait déjà vu des pires ... En pensant à cela, elle faillit perdre son sourire. C'est que dans les dernières années, elle avait eu quelques hommes dans sa vie, tous plus arrogants et imbus d'eux-mêmes les uns que les autres. Comme si elle avait un radar à hommes plus ou moins fréquentables et qu'elle craquait toujours pour ce genre là. Évidemment, l'homme qu'elle venait d'accoster n'était pas encore dans la catégorie «Je craque pour toi». Il était certes mignon, mais à bien y réfléchir, Érika réalisait que leur accord commercial pourrait réellement être utile et amorcer des relations diplomatiques et économiques entre leurs deux nations sur de bonnes bases. Faisant fi de l'étrange fascination qu'elle avait soudainement pour Ash', elle tendit la main devant elle pour serrer celle de son interlocuteur, et termina :

É r i k a -- « Je suis Érika Myiamari »

[HRP : Bon, pas super long, mais il faut jeter les bases, hein, et pour le moment, comme notre relation est inexistante, je ne savais plus trop de quoi parler XD]

La poignée de main que lui rendit le séduisant Ashtartyaton plu immédiatement à Érika. C'était puissant et franc, ouvert et amical. Tout en se faisant cette réflexion, la jeune femme songea qu'elle avait un talent fou pour qualifier des évènements sans intérêt. Comment une poignée de main pouvait-elle être tout ça à la fois ? Ce n'était rien de plus que deux mains qui se serraient, après tout ... Mais pour Érika, tout cela avait un sens. Elle .. sentait ces choses là. Peut-être était-ce dû à sa nature d'elfe ? Ou bien c'était simplement parce qu'elle était bizarre. Revenant au moment présent et se morigénant intérieurement d'être si facilement distrayable, la jeune femme secoua ses oreilles d'elfe. Elle avait une telle facilité à sauter d'une idée à l'autre que c'était étonnant qu'elle soit capable de diriger un royaume ! Souriant au seigneur Llerda, elle prit ses airs de Marquise sérieuse et prête à faire des affaires et annonça tout bonnement :

É r i k a -- « J'ai bien réfléchi et je suis venue à la conclusion qu'un traité commercial entre nos deux royaumes serait bénéfique pour moi comme pour vous. Je suis désolée de vous arriver avec cette idée ainsi, sur le vif, à la fin d'une réunion, mais ... c'est le seul moment où j'ai la chance de vous voir. »

Terminant sa tirade d'un petit sourire avenant, Érika rigola intérieurement. Elle était si peu subtile que s'en était terrible. Quoi qu'au fond, elle n'avait jamais vraiment été fan de la subtilité. À quoi bon ? Être discrète pouvait être une qualité, mais pas pour une elfe comme Érika. Si elle avait quelque chose à dire ou à faire, elle préférait jouer cartes sur table et être claire dès le départ. Si, par la suite, ça ne plaisait pas, et bien personne ne pouvait lui reprocher d'avoir cacher son jeu d'une quelconque manière. Parfois, cela lui apportait des ennuis, évidemment. En fait, plus souvent qu'autrement, elle se retrouvait avec des problèmes pour avoir été trop franche. Mais l'elfe s'en fichait : Être sincère était pour elle une valeur d'une importance capitale. C'était sans doute de cette racine que venait son manque de subtilité. Même si parfois, il aurait été mieux pour elle de dissimuler ses sentiments ou ses envies, elle en était habituellement incapable. Sans qu'elle ne le veuille, elle disait un truc ou agissait de manière à dévoiler ce qu'elle aurait voulu garder secret. Donc, au bout du compte, elle était un vrai livre ouvert. Il fallait bien vivre avec ...

É r i k a -- « Avez-vous un instant ? Je ne veux pas déranger, si vous avez quelque chose d'important à faire, allez-y, je trouverai sûrement un autre moment pour vous attraper à la fin d'une réunion ! »

Elle esquissa un sourire en coin et baissa le regard une fraction de seconde, l'espace de l'instant qu'il fallu au léger éclair d'espoir qui traversa ses yeux. Puis elle retrouva le regard franc de son interlocuteur sans cesser de sourire, fébrile à l'idée que ce traité lui plaise et, peut-être ... mène à autre chose.