Empire d'Eternia

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Forum Rôle-Play, thème médiéval-fantastique.

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    Lupus
    Lupus


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    Message par Lupus Mar 2 Aoû - 21:26

    Vosgiens était nerveux. Ploèmiaris connaissait une effervescence qui le choquait davantage que si la puissante citadelle avait été prise par une poignée de brigands des forêts.
    Il faut dire que le genre de remue-ménage qu'il y avait à cette heure n'était pas dans les habitudes des gens du Grand-Duché. Pour la première fois de son histoire, les portes de la forteresse -tant celles des trois pont-levis qui se succédaient avant le corps de garde de l'enceinte extérieure, et donc les ponts évitaient de tomber dans le vide effrayant, que celles du "donjon" central lui-même- revêtaient d'étranges parures: les bannières impériales.
    Jusqu'ici, l'emblème du pouvoir central n'avait flotté qu'au sommet du donjon, juste au-dessus de l'étendard praetorien, et n'avait décoré que l'antique Hall de Réception, inutilisé, et la Salle Ducale, où Vosgiens était désormais censé siéger comme représentant direct de sa souveraine. Aujourd'hui, il était partout, omniprésent, et même les noires armures des gardes étaient recouvertes par les cottes d'armes et les capes blanches, frappées de la couronne d'or et des cinq étoiles d'argent de l'Empire. S'ajoutaient également, à de nombreux endroits, de grands blasons du Sabratha, "l'invité" des praetorii...enfin, dans les faits, si officiellement l'Impératrice était ici chez elle, elle était aussi un peu invitée, vu le peu de temps qu'elle passait ne serait-ce que dans le Grand-Duché même...
    Toutefois, ces nombreuses bannières et les vêtements des gardes étaient les seules choses que Vosgiens avait fait changer...il fallait être digne d'Ellianne, mais bon, on ne changerait jamais la nature des praetorii !

    Le grand et maigre homme à la longue crinière faisait les cent pas dans son petit bureau privé dont l'unique et large fenêtre donnait sur le Sud, juste au-dessus des portes du donjon, récapitulant à voix basse.


    - Julius vient avec Ellianne, et Lupus est avec eux comme Conseiller et observateur...Siana accueille Ashtartyaton à la frontière Sud-Ouest. Ils se retrouvent à Trahers, la capitale du Comté de Julius, puis se rameutent ici...
    - Calmez-vous, Vosgiens. Tout se passera bien.

    La voix chaude et fluette d'Alain de Roxailles tranchait, comme tout le reste de son personnage, avec l'archétype du praetorien. Le petit blond souriait doucement, image parfaite du calme et du repos.
    Aequinaria Nomaliastas, elle, gardait les bras croisés sur la poitrine, son sourire amusé fixés sur les lèvres. La grande blonde paraissait, elle s'amusait beaucoup.


    - Allons, Vosgiens. Kalio et Val' sont avec Siana, et calmeront donc le jeu avec le seigneur du Sabratha; Julius s’occupe de sa femme...que veux-tu qu'il arrive ?

    Vosgiens haussa les épaules sans répondre. Autrefois, les relations entre le Sabratha et le Grand-Duché étaient simples, et surtout réglées par simples lettres. Quelqu'un avait poussé Ellianne à organiser cette tractation de visu en plein territoire praetorien: si c'était Lupus, il allait le payer chèrement...Vosgiens ne voyait pas qui d'autre aurait pu convaincre Ellianne d'une telle excentricité, et il doutait très sincèrement que ce fut elle ou, plus inimaginable encore, Ilerda, qui ait demandé cela...
    Un grommellement passa les lèvres du visage barré de cicatrices:


    - Si c'est lui, je te me lui passe un de ces savons...

    La Comtesse et le Vicomte regardaient, toujours souriants, le Gouverneur. Il fit la moue.


    - Au lieu de vous moquer, sales gosses, pensez à ce bazar pour un simple traité commercial. Et ici, en prime. Zut, et zut et rezut, on est censé devenir une terre impériale quasi-normale avec le temps, et je me prends un traité à part dans les crocs...

    - Les dents, Vosgiens, les dents.
    - Je suis un lycanthrope, c'du pareil au même !
    - Ohhh, t'énerves pas...

    Aequinaria haussa les épaules. Il finirait bien par décompresser. Au plus tard ce serait quand les cors annonceraient l'arrivée du groupe de l'Impératrice et du Marquis à la Porte Basse, au pied de la montagne...



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    Julius jeta un regard noir à l'ombre à demi avachie sur la haute monture noire, juste en arrière. Décidément, pensait-il, son oncle aurait pu faire un effort ! Après tout, le cortège de sa bien-aimée se devait de la magnifier...un vieillard affalé sur l'encolure de sa bête et paraissant dormir, vraiment ! Si Ellianne avait décoché un éclair à Lupus, sur l'instant, l'ancien seigneur ne l'aurait certes pas démérité...

    Le cortège impérial passa la frontière praetorienne marquée par les blocs de pierre taillée, et une escorte de dix Chevaucheurs de Loups Noirs, venus spécialement de Ploèmiaris, se joignit à eux avec une simple mais profonde inclinaison vers l'Impératrice, leur seule véridique supérieur ici. La route pavée se poursuivait jusqu'à l'importante cité de Trahers, l'une des villes les plus peuplées, et de loin, de tout le Grand-duché, connue notamment pour ses tanneurs et ébénistes...



    - - - - - - - - - -



    Siana et la garde de vingt cavaliers, dont deux portaient les étendards, l'un du Sabratha, l'autre de l'Empire, attendaient patiemment. La pâle praetorienne adressa un sourire à ses amies. La venue de tant d'officiels à la fois était source de soucis pour tous les dirigeants praetorii, bien plus que les menus tracas d'un traité commercial.
    Siana pensait que si cette réunion devait avoir lieu, c'était comme symbole de l'autorité de l'Impératrice dans l'Est avant tout. Et le traité commercial, signé entre elle et le Sabratha, ne serait qu'une image chargée d'officialiser cette possession aux yeux de tous les non-praetorii, qui eux savaient déjà cela: Ellianne était la maîtresse du Grand-Duché, et non le Gouverneur qui n'était que son délégué local et n'avait pas même le pouvoir de faire seul ce traité, ou le fantôme à la fois sombre et pâle qui hantait désormais le Palais Impérial, à savoir Lupus, dont certains pensaient encore qu'il tirait les ficelles en douce. Enfin, ce n'était que l'avis de la jeune femme, et si ses deux amies avaient un autre avis, elles ne le lui avait pas -encore- révélé...

    Elle serra soudain les rênes de sa monture, qu'elle avait démontée depuis longtemps. Sur cette route terreuse et sèche du Sud-Est, un nuage de poussière s'était levé...le seigneur du Sabratha arrivait enfin, la blonde en était sûre...

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