Ellianne, Impératrice d’Eternia, Archiduchesse d’Anok, Suzeraine des Seigneurs Impériaux, Protectrice de l’Empire et Gardienne d’Etemenorkia était aussi, entre autres choses, une Magicienne accomplie. À défaut d’années d’études assidues, elle avait un talent brut particulièrement fournit, une réserve d’énergie parfois surprenante et avait tout de même disposés d’excellents professeurs, venus de nombreux horizons différents. Elle pouvait ériger des protections digne de l’airain ou dissiper les pires maléfices, ses mains apportaient la guérison quand tel était son bon plaisir, son esprit se projetait au besoin sur des distances immenses, et la foudre lui répondait comme un animal apprivoisé. Généralement, ces capacités, agrémentées des nombreux petits tours qu’elle avait en réserve, des sortilèges généraux qu’elle avait appris en cours de routes et des surprises dont elle gratifiait parfois le monde, suffisaient largement à ses aspirations les plus profondes. Ce n’était pas une jeune femme très préoccupées par ce genre de choses, de toute façon, et l’éclair restait son jouet favori. Avec quelques-uns de ces tours, de la transmutation de l’eau au bourgeonnement des fleurs.
Pourtant, il lui arrivait, de temps à autres, de se piquer d’intérêt pour telle ou telle branche de la Magie, intérêt qui retombait généralement assez vite une fois satisfait. Ce n’était pas toujours le cas : c’était ainsi qu’elle s’était par exemple découvert ses dons avec la lumière ou que ses professeurs avaient réussi à lui faire maîtriser les sortilèges de défenses, mais ces prolongations étaient rares. Toutefois, qu’elle doive se révélée prolongée ou pas, Ellianne avait à nouveau une de ces « crises du savoir magique ». Depuis de longues années maintenant, elle baignait dans certaines des formes de Magies les plus noires, maléfiques ou ab-orkandiennes qui soient. Les Brumes d’Alwinion n’étaient pas spécialement intégrées dans le monde moderne, ou même apparentables à la moindre lumière, et quoiqu’elles ne soient pas foncièrement maléfiques en elles-mêmes, elles abritaient bien des choses. Quant à l’antique Anok, elle était littéralement faite de malheur, de souffrance et de Magie Noire, sans parler des restes de pouvoir infernal ou même pire qui y demeuraient alors et y demeuraient sans doutes encore,. Ou encore des êtres sans noms qui vivaient dans l’une et l’autre.
Tout cela l’avait mené, parfaitement logiquement, ne fut-ce que de son point de vue, à son nouveau domaine d’intérêt magique à durée indéterminée : la démonologie. Les Démons étaient les créatures des ténèbres par excellence, avant même les Maudits et les Elfes Noirs, et puis elle jugeait qu’il était temps d’explorer quelques-uns des domaines démoniaques connus, à tout le moins en théorie. Son premier mouvement avait été vers celui qui était devenu son principal appui dans bien des domaines, quand il le voulait bien, son Premier Conseiller, qui se trouvait aussi être celui qui avait commandé et orchestré la construction de la première Anok et créé de sa propre Magie, tissée avec celle de ses chamans, et la vie même de ceux-ci, la Citadelle noire qui avait été son cœur - et l‘un des lieux les plus subtilement maléfiques qu‘elle ait vu. Il se trouvait que Medar résidait au Palais à ce moment-là, et même qu’il avait eut envie de répondre à sa demande - elle n’aurait jamais même eût l’idée de le convoquer. Elle lui expliqua donc sa préoccupation avec force de détails enthousiasmes.
« … et tu vois, c’est pour ça que j’ai pensé à toi pour m’apprendre. Après tout, c’est un peu ton rôle aussi, de toute façon, non ? Je suis ton Élue, toussa, toussa. »
Ils s’étaient retirés dans le petit salon confortablement meublé qui était leur préféré dans les profondeurs du palais, chacun enfoncé dans un profond fauteuil, face à face et légèrement tournés vers le bon feu qui brûlait - perpétuellement, il y avait de la triche dans l’air - avec une petite table entre eux où, ce jour-là, était posé une exquise carafe de cristal remplie à moitié d’un liquide doux et ambré, ainsi que deux verres contenant la même chose. Seuls deux immuables Guerriers d’Argent se trouvaient à l’intérieur, de part et d’autre de la porte. Après avoir porté doucement son propre verre à ses lèvres pour en boire lentement une gorgée, Medar lui avait dédié son fin sourire sardonique, agrémenté juste de la petite touche d’affection qu’il lui réservait toujours.
« Très bonne idée, gamine. Sauf que tu sembles oublier que je n’ais pas plus de Magie dans les veines, maintenant, qu’un rat des champs albinos à trois pattes. »
Ce n’était pas l’exacte vérité, et ils le savaient tous les deux, mais du point de vue des pouvoirs en eux-mêmes il n’était pas loin du compte, et ils le savaient aussi. La jeune femme avait bel et bien oublié ce détail, et elle arbora une mine déconfite en lui jetant un regard irrésistible.
« Allez, quoi, tu peux bien demander à je ne sais pas qui qu’on te rende tes pouvoirs le temps de m’apprendre ça, non ? »
« Premièrement, si je t’aime comme une fille et une sœur, ta jeune Majesté, je ne suis pas encore suicidaire. Il y a des raisons pour déranger « tu ne sais pas qui », et un caprice de ta part ne saurait indubitablement pas en être un. »
« Il - ou elle - ne te tuerais pas, tout de même ! »
« Elle. Et non, pas vraiment. C’est elle qui m’a renvoyé ici à coups de pied dans le train. Mais elle peut faire bien pire que ça, crois-moi. »
« Mais… »
« Il n’y a pas de mais. Parce que, même si je faisais ça, je sais déjà où sont mes pouvoirs. Pour la centième fois au moins, ils sont là. »
Et son doigt fin se tendit pour la désigner.
« Tu voudrais vraiment que je te les reprenne, en admettant que ce soit possible, ce qui de toute façon ne l’est pas ? »
« Hé bien… Non, pas vraiment… »
« C’est bien ce qu’il me semblait. »
« Mais tu pourrais bien… »
« Non. N’y pense même pas. Je ne vais pas perdre mon temps à t’expliquer dans le vide, je déteste faire ça. Trouve toi quelqu’un d’autre pour ça, gamine. »
« Et à qui, monsieur le sans-pouvoirs ? Au voisin de palier peut-être ! »
« Pourquoi pas. Il doit bien y avoir un Mage quelque part dans ce palais qui connaisse assez la démonologie pour te l’enseigner. »
« Tu ferais confiance à n’importe qui pour me fourrer dans les pattes d’êtres démoniaques ?!? »
« Oh, très bien, si tu le prend comme ça… Tu n’as qu’à demander à Ombre, si tu te met à avoir peur des étranges, maintenant. »
« Ombre ?!? »
« Oui, Ombre. Tu sais, l’autre fille assez décérébrées pour avoir supporter l’idée grotesque d’intégrer la famille de ce satané Lupus ? Ne me dis pas que tu ne t‘es pas rendu compte qu‘elle frayait avec les Contrées d‘Outre-Monde, quand même ? »
« Qu’elle frayait avec quoi ? »
« Les autres dimensions. Les Démons ne sont pas autre chose que les ressortissant de certains autres mondes ou dimensions de la réalité, tu sais. Et l’Enfer n’est que le plus lié à nous de ceux-ci. »
« Et tu dis qu’Ombre s’y connaît en Démons ?!? »
« Roh mais c’est pas vrai… Dis, morveuse, ta mère ne t’aurais pas cognée quelque part quand tu étais petites ? Même moi je le sais. Et je te rappel que j’étais mort ! C’est un comble tout de même, on dirait que c’est toi qui débarque et pas moi. Tu sais que Cal’ n’est pas là que pour faire tapisserie ? Il se passe des choses dans le monde, et si tu lui demandais de temps en temps, il te tiendrais au courant de ce qui se passe sur ce foutu continent de dégénérés. »
Mais Ellianne ne l’écoutait déjà plus qu’à moitié, alors que l’idée faisait son chemin dans sa jolie petite tête. Tranquillement, le Spectre vida son verre en savourant chaque goutte de liquide et se resservit avec l’adresse de ceux qui connaissent leur affaire.
« Med’, tu es génial ! »
« Oui, je suis au courant. »
La jeune fille lui sauta impulsivement dessus et le serra dans ses bras en riant. Il la laissa faire avec un sourire, aillant prévu la manœuvre et reposé son verre.
« Si Ombre accepte, se sera parfait ! »
« Heureux que ça te plaise. Bon, maintenant, si tu redescendait de sur moi. C’est que tu es lourde, tu sais. Tu devrais surveiller un peu ce que tu manges lors de tes impériaux repas, ou tu vas finir par avoir les fesses et le bide d’une Trollesse adulte… »
Quelques temps plus tard, aillant fait porté une invitation à Ombre et reçu une réponse positive, la petite Impératrice attendait sa belle-sœur adorée dans un autre salon, plus vaste et éclairé, nichée dans un fauteuil de velours bleu, en jouant distraitement avec une petite barre d’or délicatement ciselée, la faisant tourner entre ses doigts fins. Normalement, la Drow ne devait plus tarder…
Pourtant, il lui arrivait, de temps à autres, de se piquer d’intérêt pour telle ou telle branche de la Magie, intérêt qui retombait généralement assez vite une fois satisfait. Ce n’était pas toujours le cas : c’était ainsi qu’elle s’était par exemple découvert ses dons avec la lumière ou que ses professeurs avaient réussi à lui faire maîtriser les sortilèges de défenses, mais ces prolongations étaient rares. Toutefois, qu’elle doive se révélée prolongée ou pas, Ellianne avait à nouveau une de ces « crises du savoir magique ». Depuis de longues années maintenant, elle baignait dans certaines des formes de Magies les plus noires, maléfiques ou ab-orkandiennes qui soient. Les Brumes d’Alwinion n’étaient pas spécialement intégrées dans le monde moderne, ou même apparentables à la moindre lumière, et quoiqu’elles ne soient pas foncièrement maléfiques en elles-mêmes, elles abritaient bien des choses. Quant à l’antique Anok, elle était littéralement faite de malheur, de souffrance et de Magie Noire, sans parler des restes de pouvoir infernal ou même pire qui y demeuraient alors et y demeuraient sans doutes encore,. Ou encore des êtres sans noms qui vivaient dans l’une et l’autre.
Tout cela l’avait mené, parfaitement logiquement, ne fut-ce que de son point de vue, à son nouveau domaine d’intérêt magique à durée indéterminée : la démonologie. Les Démons étaient les créatures des ténèbres par excellence, avant même les Maudits et les Elfes Noirs, et puis elle jugeait qu’il était temps d’explorer quelques-uns des domaines démoniaques connus, à tout le moins en théorie. Son premier mouvement avait été vers celui qui était devenu son principal appui dans bien des domaines, quand il le voulait bien, son Premier Conseiller, qui se trouvait aussi être celui qui avait commandé et orchestré la construction de la première Anok et créé de sa propre Magie, tissée avec celle de ses chamans, et la vie même de ceux-ci, la Citadelle noire qui avait été son cœur - et l‘un des lieux les plus subtilement maléfiques qu‘elle ait vu. Il se trouvait que Medar résidait au Palais à ce moment-là, et même qu’il avait eut envie de répondre à sa demande - elle n’aurait jamais même eût l’idée de le convoquer. Elle lui expliqua donc sa préoccupation avec force de détails enthousiasmes.
« … et tu vois, c’est pour ça que j’ai pensé à toi pour m’apprendre. Après tout, c’est un peu ton rôle aussi, de toute façon, non ? Je suis ton Élue, toussa, toussa. »
Ils s’étaient retirés dans le petit salon confortablement meublé qui était leur préféré dans les profondeurs du palais, chacun enfoncé dans un profond fauteuil, face à face et légèrement tournés vers le bon feu qui brûlait - perpétuellement, il y avait de la triche dans l’air - avec une petite table entre eux où, ce jour-là, était posé une exquise carafe de cristal remplie à moitié d’un liquide doux et ambré, ainsi que deux verres contenant la même chose. Seuls deux immuables Guerriers d’Argent se trouvaient à l’intérieur, de part et d’autre de la porte. Après avoir porté doucement son propre verre à ses lèvres pour en boire lentement une gorgée, Medar lui avait dédié son fin sourire sardonique, agrémenté juste de la petite touche d’affection qu’il lui réservait toujours.
« Très bonne idée, gamine. Sauf que tu sembles oublier que je n’ais pas plus de Magie dans les veines, maintenant, qu’un rat des champs albinos à trois pattes. »
Ce n’était pas l’exacte vérité, et ils le savaient tous les deux, mais du point de vue des pouvoirs en eux-mêmes il n’était pas loin du compte, et ils le savaient aussi. La jeune femme avait bel et bien oublié ce détail, et elle arbora une mine déconfite en lui jetant un regard irrésistible.
« Allez, quoi, tu peux bien demander à je ne sais pas qui qu’on te rende tes pouvoirs le temps de m’apprendre ça, non ? »
« Premièrement, si je t’aime comme une fille et une sœur, ta jeune Majesté, je ne suis pas encore suicidaire. Il y a des raisons pour déranger « tu ne sais pas qui », et un caprice de ta part ne saurait indubitablement pas en être un. »
« Il - ou elle - ne te tuerais pas, tout de même ! »
« Elle. Et non, pas vraiment. C’est elle qui m’a renvoyé ici à coups de pied dans le train. Mais elle peut faire bien pire que ça, crois-moi. »
« Mais… »
« Il n’y a pas de mais. Parce que, même si je faisais ça, je sais déjà où sont mes pouvoirs. Pour la centième fois au moins, ils sont là. »
Et son doigt fin se tendit pour la désigner.
« Tu voudrais vraiment que je te les reprenne, en admettant que ce soit possible, ce qui de toute façon ne l’est pas ? »
« Hé bien… Non, pas vraiment… »
« C’est bien ce qu’il me semblait. »
« Mais tu pourrais bien… »
« Non. N’y pense même pas. Je ne vais pas perdre mon temps à t’expliquer dans le vide, je déteste faire ça. Trouve toi quelqu’un d’autre pour ça, gamine. »
« Et à qui, monsieur le sans-pouvoirs ? Au voisin de palier peut-être ! »
« Pourquoi pas. Il doit bien y avoir un Mage quelque part dans ce palais qui connaisse assez la démonologie pour te l’enseigner. »
« Tu ferais confiance à n’importe qui pour me fourrer dans les pattes d’êtres démoniaques ?!? »
« Oh, très bien, si tu le prend comme ça… Tu n’as qu’à demander à Ombre, si tu te met à avoir peur des étranges, maintenant. »
« Ombre ?!? »
« Oui, Ombre. Tu sais, l’autre fille assez décérébrées pour avoir supporter l’idée grotesque d’intégrer la famille de ce satané Lupus ? Ne me dis pas que tu ne t‘es pas rendu compte qu‘elle frayait avec les Contrées d‘Outre-Monde, quand même ? »
« Qu’elle frayait avec quoi ? »
« Les autres dimensions. Les Démons ne sont pas autre chose que les ressortissant de certains autres mondes ou dimensions de la réalité, tu sais. Et l’Enfer n’est que le plus lié à nous de ceux-ci. »
« Et tu dis qu’Ombre s’y connaît en Démons ?!? »
« Roh mais c’est pas vrai… Dis, morveuse, ta mère ne t’aurais pas cognée quelque part quand tu étais petites ? Même moi je le sais. Et je te rappel que j’étais mort ! C’est un comble tout de même, on dirait que c’est toi qui débarque et pas moi. Tu sais que Cal’ n’est pas là que pour faire tapisserie ? Il se passe des choses dans le monde, et si tu lui demandais de temps en temps, il te tiendrais au courant de ce qui se passe sur ce foutu continent de dégénérés. »
Mais Ellianne ne l’écoutait déjà plus qu’à moitié, alors que l’idée faisait son chemin dans sa jolie petite tête. Tranquillement, le Spectre vida son verre en savourant chaque goutte de liquide et se resservit avec l’adresse de ceux qui connaissent leur affaire.
« Med’, tu es génial ! »
« Oui, je suis au courant. »
La jeune fille lui sauta impulsivement dessus et le serra dans ses bras en riant. Il la laissa faire avec un sourire, aillant prévu la manœuvre et reposé son verre.
« Si Ombre accepte, se sera parfait ! »
« Heureux que ça te plaise. Bon, maintenant, si tu redescendait de sur moi. C’est que tu es lourde, tu sais. Tu devrais surveiller un peu ce que tu manges lors de tes impériaux repas, ou tu vas finir par avoir les fesses et le bide d’une Trollesse adulte… »
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Quelques temps plus tard, aillant fait porté une invitation à Ombre et reçu une réponse positive, la petite Impératrice attendait sa belle-sœur adorée dans un autre salon, plus vaste et éclairé, nichée dans un fauteuil de velours bleu, en jouant distraitement avec une petite barre d’or délicatement ciselée, la faisant tourner entre ses doigts fins. Normalement, la Drow ne devait plus tarder…