Un retour d'outre tombe

Être membre de l'Armée Impériale était un prestige en soit, la reconnaissance d'une valeur guerrière particulièrement élevée et d'une loyauté à toute épreuve. C'était l'affirmation qu'on appartenait à une élite parmi les rangs des soldats de ce monde, et une fierté à arborer avec gloire. Être de plus choisit pour faire partie de la Garde du Palais, cette élite dans l'élite des Gardes et Soldats Impériaux, c'était une distinction presque suprême. Cela voulait dire faisait partie des meilleurs des meilleurs, qu'on avait un attachement sans faille à l'Empire tout-puissant, ce symbole de l'unité et de la prospérité de l'Eternia. Qu'on était digne, entre tous les hommes, de veiller jalousement à la sécurité de la tête de l'Empire, Sa Majesté Impériale en personne, en d'autres mots l'Empereur ou, à présent, l'Impératrice régnante, soit l'être le plus puissant du continent, qu'une armée d'assassins voulait faire passer dans l'autre monde et dont les volontés étaient faites des rivages de la Principauté d'Outre-Brume aux montages gardées par les Gouverneurs de l'Est.

Ainsi songeait Vyliris, tout en accomplissant son tour de garde. Il songeait aussi au prestige, à la suprême reconnaissance, d'être nommé Capitaine parmi les Gardes du Palais. Les Capitaines Impériaux étaient, de l'avis général, les plus terribles guerriers du continent. On les avaient vu, durant la Guerre de Succession, terrasser à un contre un les puissants Dragons Noirs des Sombres Héros ou affronter victorieusement les Anges porteurs de morts du Concile d'Antion. Lui-même avait reçu ce rang depuis peu. Il n'avait été qu'un simple officier de l'armée de son père, prit dans les batailles, loin du cœur de la Grande Guerre, mais il avait été fidèle à la Couronne, et lors de la Reconstruction, il avait obtenu un poste parmi les Gardes, par sa valeur autant que par la fortune qu'il avait investit dans cette nomination. Et son grade lui était venu sans qu'il débourse un sous, un beau jour, sous la forme d'un document arborant fièrement le Sceau Impérial, qui reconnaissait son entrée dans les rangs de cette suprême élite.

Il patrouillait donc dans les couloirs du Palais, avec deux de ses hommes, le reste de son détachement étant dispersés dans sa section du bâtiment, quand il croisa un inconnu étrange, engoncé dans une armure complète, recouverte toute entière, à part le heaume, par un épais tissus brun, et armé en tout et pour tout d'une simple épée. Plus étrange encore fût sa requête, que Vyliris médita quelques instants avant de se décider à lui apporter réponse.

« Seriez vous attendu, messire ? Si ce n'est point le cas, je vais devoir vous demander de me donner votre nom ainsi que votre rang, affin de voir s'il est bon que vous rencontriez l'Impératrice. Je me dois de vous avertir que même dans le meilleur des cas, il se peu que vous deviez attendre quelques temps, en fonction des disponibilités de Sa Majesté Impériale. Elle ne saurait rencontrer sur simple demande tous ceux qui se pressent à sa porte. »

C'était la première fois qu'il était personnellement confronter à ce genre de situation, mais il avait eût des instructions pour toutes sortes de cas, et espérait s'en souvenir plus ou moins bien. En tous cas, il attendait maintenant la réponse de cet étrange inconnu...

Vyliris était observateur, sur ses gardes, mais pas hostile ou méfiait à l'excès. En ces temps de reconstruction, des seigneurs alliés ou vassaux potentiels pouvaient se cacher sous les visages et les apparences les plus inattendues, tout comme les personnes sans fief mais qui pouvaient être utiles, d'une façon ou d'une autre. Il était bien assez intelligent pour le comprendre de lui-même, et on avait veillé à ce qu'il le fasse bien, de toute façon. Il se contenta donc d'écouter ce que l'inconnu avait à dire, prêt au combat mais ne le cherchant nullement.

"Je comprend tout à fait. Je me nomme T'Sani Man-LLu, normalement inconnue de votre impératrice. Je ne suis en aucun cas attendu car elle doit ignorer mon existence tel que vous il y a de cela dix minutes. Voyez vous je suis de retour dans cet empire pour une vie au froid. Je souhaitais demandez la permission à votre reine de surveiller une partie des Terres du Nord pour elle. Ma communauté et moi n'avons que peu d'argent à lui offrir mais nous avons d'autres chose qu'elle pourrait t 'apprécier."

Le jeune Capitaine hocha la tête, marquant la régularité de la situation. Le cas de l'homme était somme toute recevable, et ce n'était plus à lui de décider du reste. Il s'inclina légèrement devant le visiteur, tout en faisant signe à l'un de ses hommes.

« En ce cas, messire, je vais faire porter un message à Sa Majesté Impériale, ou à la personne qu'elle aura choisi pour gérer les affaires si elle n'est pas immédiatement disponible. Votre cas devrait être rapidement entendu. En attendant, je vous prierais de patienter en notre compagnie. »

Pas question non plus de laisser un étranger se balader librement dans le Palais. Le garde appelé partit porter son message, laissant son chef avec le reste de la patrouille et T'Sani, qui aurait mieux fait de s'attendre à quelques petites surprises...

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Le garde trouva le bureau des affaires courantes de l'Impératrice, il fût introduit par ses pairs et eût l'honneur de s'incliner devant sa souveraine en personne, seule dans la pièce officielle à l’allure confortable, en dehors de ses gardes du corps, bien entendu. La jeune femme, qui lisait un document, assise dans son confortable fauteuil, derrière le bureau d'ébène laqué, décoré de motifs somptueux. Ne prenant pas attention à la richesse du décors ou aux chaises pourvues de cousins placés devant le meuble pour ceux que l'Impératrice recevait ou invitait, il transmit la requête. À sa grande surprise – il était encore jeune lui aussi – il reçu en retour un éclat de rire amusé, et l'ordre d'amener sur-le-champ le visiteur. Et repartit en saluant, comme le lui commandait sa fonction...

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Quand le messager revint, peu de temps après, donc, avec l'ordre et sans transmettre sa perplexité devant le presque inconnu, Vyliris s'inclina de nouveau devant celui-ci avec légèreté.

« Sa Majesté Impériale va vous recevoir tout de suite. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous mener jusqu'à elle. »

Et le Capitaine se mit en route, amenant en quelques minutes T'Sani devant la porte du bureau, pour peu qu'il l'ait effectivement suivit. Il échangea quelques mots avec son collègue en poste devant la porte, puis entra, faisant à nouveau signe à l'étranger de lui emboîter le pas. Une fois à l'intérieur, il salua impeccablement la souveraine absolue du continent éternien.

« Votre Majesté Impériale, le pétitionnaire T'Sani Man-LLu, amené dans les plus brefs délais, selon vos ordres. »

« Bien, Capitaine. Vous pouvez restez, j'aurais peut-être encore besoin de vous par la suite. »

« À vos ordres, Majesté. »

Il salua à nouveau et vint se placer sur l'un des côtés du bureau, droit et protecteur envers l'Impératrice, comme le voulait sa charge, à l'instar des six gardes présents, un de chaque côté de la porte et dans chaque coin de la pièce. Alors seulement Ellianne tourna-t-elle ses yeux rouges vers son visiteur, un petit sourire aux lèvres.

HRP/J'ai accéléré un peu l'action pour passer les poste inutiles, du genre « Vyliris se mit en route dans le couloir. » ou « T'Sani lui emboîta le pas en se demandant ce qui l'attendait. ». S'il y a un problème, n'hésite pas à me le signaler, j'apporterais les modifications nécessaires /HRP

T'sani attendait une réponse quand il vit la petite sourire en le regardant. Puis elle le salua d'une façon qui le laissa perplexes

« Seigneur T'Sani... En voilà de fort
mauvaises manières. Vous n'avez même pas saluée la vieille connaissance
que je suis... Pensiez-vous que je vous avais oublié ? Ou bien étais-je
tout simplement sortie de votre propre esprit ? »

Le cendrais prit un petit temps de réflexion, quelques images revinrent dans son esprit. Des sensations, un odeur de bois, de bière et de whisky. Des visages refirent surfaces, Ombre, Zaymar, Shajir Sélène et enfin la fille de cette dernière, Elliane. La petite était souvent à la taverne. Un sourire naquit sur son visage. Puis elle repris en se penchant sur son bureau montrant réellement son visage à T'Sani. Ce qui confirma ses pensées. Puis elle reprit


« Vous venez donc me demander un fief,
c'est cela ? Ma foi... Je sais que vous êtes capable, et fidèle quand
vous avez établit une fidélité... Ce qui nous amène à la condition
nécessaire, pour ce fief comme pour tout autre. »


T'Sani était perdu à entendre les paroles de la demoiselle. Comment elle savait de quoi il était capable et qu'il était fidèle. Il ne se rappelait même pas avoir fait un serment sur l'ancienne Terre D'Orkandia. Il allait répondre quand l'impératrice reprit



« Pour peu que vous vous déclariez vassal
de l'Empire et que vous juriez fidélité et obéissance à la Couronne,
vous recevrez en échange un fief et un titre, dans les Terres du Nord si
tel est votre bon plaisir... »

T'Sani reprit un peu de temps a réfléchir. Puis ses traits se figèrent, et son regards se reporta clairement sur l'impératrice.

"Ne seriez vous pas demoiselle Elliane, la fille de dame Sélène. Pour revenir sur la raison qui m’amène ici, je vous prierais de ne plus m'appeler Seigneur. Je ne suis que l'humble capitaine de mon petit village militaire. Pour un petit fief de terre glacée, je serais prêt à beaucoup de choses."

T'Sani retira son casque et le posa au sol. Il tira son épée et fit un pas en avant. Il posa un genou au sol et leva les deux mains à hauteurs de sa tête, paume vers le ciel tenant son épée a chaque bouts.

"Par ce geste, j'offre mon épée, mon armure et ma vie pour la couronne. Cela vous suffit car je pense que vous ne tiendrez pas compte des traditions cendrais. "

Ellianne, en vérité, jugeait des capacités et de la fidélité de T'Sani d'après ce qu'il avait valu dans son ancien métier. Rien de plus, et rien de moins. Ainsi que de son propre talent pour juger les gens, ce qui n'était pas peu, même ramené sur le terrain de la réalité objective. De toute façon, ainsi était l'Impératrice, et même la dignité à laquelle elle avait été élevée n'aurait su changer ce qu'elle était fondamentalement. Ni ça ni quoi que ce soit, en fait. Elle avait pourtant plus de patience qu'elle n'avait pu en avoir jadis, et elle laissa le temps au Cendrais de réfléchir posément.

"Ne seriez vous pas demoiselle Ellianne, la fille de dame Sélène ? Pour revenir sur la raison qui m’amène ici, je vous prierais de ne plus m'appeler Seigneur. Je ne suis que l'humble capitaine de mon petit village militaire. Pour un petit fief de terre glacée, je serais prêt à beaucoup de choses."

Un doux sourire vint de nouveau étirer les lèvres de la belle jeune femme. En cette instant, elle était plus elle-même que l'Impératrice d'Eternia qu'elle savait pourtant si bien être, et elle était amusée de la situation, mais aussi contente qu'il l'ait reconnue. Elle écouta le reste de ses paroles avec attention, toujours assez dans son rôle et sa charge, comme presque toujours, maintenant, pour que sa réflexion politique se poursuive au fil de ses mots. Le Capitaine à côté d'elle eût un mouvement quand le Cendrais tira son épée, mais elle l'apaisa d'un geste, regardant plutôt T'Sani poser un genou à terre et, levant sa lame à hauteur de son visage maintenant découvert, prononcer ce qui devait être son serment d'allégeance.

"Par ce geste, j'offre mon épée, mon armure et ma vie pour la couronne. Cela vous suffit car je pense que vous ne tiendrez pas compte des traditions cendrais. "

L'Impératrice hocha gracieusement la tête pour accepter son hommage, ses yeux carmins légèrement perdu dans les limbes de sa réflexion. La situation se présentait plutôt bien, l'un dans l'autre, quand on y songeait un peu...

« J'accepte votre serment, en effet, car je ne connais point vos coutumes. Peut-être accepterez-vous de m'en parler un peu plus tard, toutefois. J'ai toujours à cœur de connaître mes sujets et les rites qu'ils pratiquent. »

Elle ne se rappelait pas de tout, bien sûr. Servarion était là pour ça. Et Medar, aussi. Ce qui lui fit penser à autre chose, et ramena un sourire sur son beau visage.

« Vous m'avez également reconnue, et je vous en félicite, quoiqu'il vous faille dire « Dame », à présent, car je suis mariée. Cela posé, il ne nous reste plus qu'à régler la question de votre titre, car « capitaine » est un rang militaire et non nobiliaire. Comme votre fief est assez petit, d'après vos dire, je pense que celui de « Chevalier » devrait convenir... Cela se rapproche quelque peu de vos aspirations, qui plus est. »

Cette idée plaisait plutôt bien à l'Archiduchesse d'Anok. De toute façon, il fallait absolument que le Cendrais porta un titre de noblesse, pour recevoir la direction de ce fief, alors autant choisir le plus approprié à la situation. Posément, elle développa son idée.

« Un Chevalier des marches, disons, et donc directement soumis à mon autorité, si cela vous sied... Le Chevalier T'Sani de... de où, au fait ? Quel sera le nom de votre fief ? »

Curieuse, la Grande-Duchesse de l'Est leva un fin et gracieux sourcil à l'intention de son nouveau vassal. Elle venait de créer de facto une terre dont elle n'avait pas le nom, et savoir quelle serait sa dénomination lui semblait pour le moins intéressant...

Le cendrais restait dans la position qu'il avait prise pour donner sa fidélité. Il écoutait l'impératrice du mieux qu'il pouvait sans partir dans es pensées comme il en avait l'habitude. Elle lui apprit qu'elle était mariée. Si jeune à ses yeux mais qu'il était t-il pour juger.

Puis une vague traversa son corps lui rappelant quelque souvenirs qu'il avait oublié. Sa jeunesse passer dans les forges, à manier épées et lances. Mais ce n'était pas le moment de si perdre. Il ne savait pas combien de temps il avait perdu le fil, mais il entendit la dame lui dire qu'il serait chevalier des marches qui ne devrait obéir qu'à l'impératrice.


Puis la question à laquelle il n'avait penser qu'à moitié. L'impératrice lui demanda le nom de ce village. Le drow rengaina son épée et regarda la dame.

"Nous n'avons pas vraiment de nom, je pensais à Antartica"

T'Sani avait vu ce nom sur une carte représentant un monde qui n'était pas le sien

Le cendrais se leva doucement avant de rengainer son épée et récupérer son casque.

"Madame avant de me retirez j’aimerais vous invitez à prendre un repas dans la ville d'on vous venez d’accepter l’existence. Quand vous aurez un temps de libre et nous un peu plus de temps d'organiser nos constructions."

Il resta quelque instant pour écouter la réponse de l'impératrice avant d'aller voir Médar. Il resta devant le premier conseiller en hésitant

" Sir Medar, je viens sur ordre de l'impératrice pour l'officialisation de L'Antartica"

T'Sani attrapa la plume et signa le document que lui tendait Medar. Il réfléchissait à certaines de ses futurs actions de ce qu'il devrait faire pour honorer sa promesse.

"Donc mon village existe officiellement au yeux de l'empires.. Je vous remercie mais doit m'en aller"

Le cendrais attendit quelques instant pour écouter la réponse de Medar. Et enfin après un salut militaire, se dirigea vers la sortie pour retrouver sa monture et se rendre dans son village