Empire d'Eternia

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    [GdD] La guerre arrive au Dorthonion

    Ellianne
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    Message par Ellianne Dim 3 Juil - 23:48

    Les armées de l'Empire et de ses vassaux convergeaient vers le Royaume félon du Dorthonion, soit de manière directe soit en se rassemblant d'abord à Etemenorkia. Mais certaines forces s'y trouvaient déjà, dans la Capitale d'Eternia, ou même entre celle-ci et le fief du d'Oradroth le traître, qui avait eut la folie de se dresser devant l'impériale autorité de la souveraine du continent entier, et qui maintenant allait en payer le prix. Certaines avaient déjà reçu l'ordre de marcher vers la puissance rebelle, afin de prendre la mesure en directe de l'opposition que risquerait de rencontrer les armées, mais aussi de lancer les premiers assauts et, si possible de faire ainsi avancer la guerre ou tout du moins ralentir les préparatifs ennemis. Telle était l'organisation impériale, que les services d'Ellianne travaillaient d’arrache-pied à restaurer depuis deux années qu'un nouveau pouvoir était monté sur le Trône, que des relais avaient été prêts pour eux à chaque étape, et en vérité ils avaient laissé le long du chemin au moins la moitié de leurs forces de départ, des génies et du personnel civil, afin de préparer et d'agrandir les différents relais pour les forces plus importantes encore qui allaient les suivre le long du Grand Fleuve.

    Les camps d’accueil seraient agrandit, les vieux dépôts de ressources datant pour certains de l'Empire d'Asahi restauré et rapidement remis en état. Cela serait nécessaire car, protégés par des vaisseaux de guerres venus d'Etemenorkia ou de différentes seigneuries situées le long du Grand Fleuve, en amont ou en aval de la Capitale, des bateaux chargés de denrées, principalement de la nourriture, arrivaient déjà dans les premiers camps. D'autres caravanes, terrestres celles-là, étaient en approche, de part et d'autre du cour d'eau le plus puissant du continent, prêtes à être transportées d'une rive à l'autre par les vaisseaux déjà déchargés ou tout autre moyen local, tels les bacs que certains seigneurs avaient fait construire au fil des siècles pour leur propre usage. La machine immense et bien huilé de l'organisation impériale était en marche comme elle l'avait rarement été dans l'histoire, manifestation de la volonté nouvelle d'Ellianne de faire respecter l'autorité de l'Empire non plus seulement par la force de l'Armée Impériale, mais par l'union des puissances de tous les Seigneurs vassaux de l'Empire. Un reflet de plus du projet qu'incarnait également le nouveau système de vassalité qu'Oradroth défiait justement.

    Au final, quinze milles membres de la cavalerie impérial arrivèrent en vue du Dorthonion, une semaine après être parti d'Etemenorkia. Ils avaient quittés les bords du fleuve deux jours plus tôt, pour avancer dans les terres et arriver plus prêt des trois cités frontalières importantes qui protégeaient le Dorthonion, au niveau de celle qui se trouvait au centre de la « formation » en arc-de-cercle, Tek'Lor. Le commandement de cette première force avait été confiée à Isylis le Centaure, membre du Corps des Capitaines, chef de l'Aquila, son propre bataillon de l'Armée Impériale, et possédant maintenant le grade de Maréchal, comme nombre de Capitaines méritants qui s'étaient impliqués dans la Controverse d'Etemenorkia... et qui en étaient ressorti vivant, ce qui en fait ne faisait pas tant de monde que ça. Ce n'était pourtant pas sa force habituelle qu'il commandait cette fois, car le Connétable des Armées Impériales, qui commandait cette attaque, avait jugé que la cavalerie rapide devait être envoyée aussi tôt que possible au contact de l'ennemi, affin que le reste de cette première vague puisse savoir où concentrer son attaque pour être véritablement utile et faire avancer le plus vite possible le châtiment inéluctable du royaume félon.

    Le Centaure avait avec lui sept milles de ses frères de race, issus de son propre bataillon, de véritables maîtres de l'archerie, comme tous les siens, car il avait toujours porté une attention toute particulière aux attaques à distance, considérant que tuer l'ennemi avant qu'il ne puisse vous atteindre était la meilleure façon d'obtenir la victoire. S'ils savaient manier la lance avec brio, leur atout principal restait l'arc, et en cas de rencontre en rase-campagne l'armée ennemie n'aurait pas la moindre chance. Pour compléter ses forces, huit milles cavaliers lui avaient été adjoints, majoritairement des Humains, mais aussi des Elfes et des Drows, un millier de chaque. Ces deux dernières catégories étaient également dotées d'arc, quoiqu'elles soient moins douées que ses Centaures, car plus portées sur la polyvalences. Les troupes humaines, elles, étaient spécialisées dans le corps-à-corps équestre, usant comme leurs pairs elfiques de lances et de lames, qui pour eux étaient des sabres et pour les autres des épées. La caractéristique commune à tous ces guerriers, outre leur excellent niveau, comme tous les membres de l'Armée Impériale, était leur célérité. Aucun ennemi ne pourrait être plus rapide qu'eux, et rares auraient été les coursiers capables de pouvoir les suivre. Même depuis le ciel, il aurait été bien impudent pour leurs adversaires de descendre à portée de flèche, surtout quand l'arc était entre les mains d'un Capitaine. Isylis était en effet accompagné de cinquante de ses collègues, chacun étant un guerrier d'exception maniant toutes les armes possibles et capable d'abattre des créatures de légendes.

    Leur but n'était pas de prendre quelque ville que ce soit, car ils n'étaient pas équipés pour ce genre d'opération. Le Connétable, Zylnian, membre de plein droit du Corps des Capitaines et maître de la Garde d’Airain, qui avait été le plus farouche défenseur d'Etemenorkia contre les Sombres Héros et qui avait lui-même couronné l'Impératrice Ellianne, arriverait dans quelques jours avec les trente-cinq autres milles guerriers de l'Armée Impériale envoyés depuis la Capitale, plus cinq milles soldats et miliciens donnés pour la guerre par les diverses seigneuries se trouvant sur le chemin de sa troupe. Lui pourrait bien prendre certaines villes avant même l'arrivée des armées rassemblées et envoyées par les vassaux de l'Empire, d'autant qu'il n'avait pas que des combattants au corps-à-corps normaux, des chevaliers et des archers, dans sa troupe. Mages et Sorciers avaient été envoyés en bon nombre, ainsi que les terribles Trolls de Guerre Impériaux, plus puissants encore que leurs frères normaux car entraînés avec brio, bien équipés et dotés de capacités de réflexions minimums, principalement tournées vers le combat. Sans parler des Griffons, Phénix et Dragons qui volaient au-dessus de ce rassemblement guerrier, ni de la centaine de Capitaines non compris dans le total des troupes qui se trouvaient encore en compagnie du plus dévoué et fidèle à l'Empire d'entre-eux.

    En attendant, les murs de Tek'Lor étaient en vue. La cité semblait puissante, entourée de mur... sauf qu'aucune fumée ne s'en élevait, et que même à cette distance, ni les archers Centaures aux yeux entraînés ni les Elfes au regard perçant ne voyaient la moindre trace d'activité sur les murs, alors qu'ils auraient dû être repérés depuis un petit moment, depuis les murailles. Tout cela était bien étrange aux yeux du commandant expérimenté qu'il était, et il ordonna donc une charge, écoutant son instinct. Comme toujours en de tels cas, ils feraient volte-face en cas de tirs ennemis, filant comme le vent hors de portée des flèches et des armes de siège, tentant d'attirer toute éventuelle contre-attaque adverse assez loin des murailles pour la tailler en pièce par des attaques rapides et meurtrières, uniquement à l'arc s'ils disposaient eux aussi d'archers, par une combinaison d'armes de jais et de contact si ce n'était pas le cas. Mais en l’occurrence, ils n'essuyèrent aucuns tirs, et parvinrent jusqu'aux portes de la cité. Elles étaient fermées, mais les puissants panneaux de bois n'étaient pas de taille à résister aux sortilèges des Magiciens de toute sorte qui se trouvaient au sein des Capitaines présents, entraînés, disciplinés et formés à user de leurs sorts en groupe. Elles finirent par s'ouvrir, légèrement marquées par l'expérience... révélant une ville vide.

    Laissant les portes grandes ouvertes et deux milles hommes pour les garder, le Maréchal s'enfonça dans la cité, qui se révéla belle et bien déserte. Après avoir envoyé un messager rapide au Connétable, Isylis investit donc la ville, refermant les portes et les bloquant d'un nouvel entrelacs de sorts, facilement défaisables de l'intérieur par ceux qui les avaient lancés. Après avoir considéré la situation insolite, il choisit d'envoyer six milles hommes vers chacune des deux autres cités-forteresses de la frontière de Dorthonion affin de voir de quoi il en retournait. Composées de trois milles Centaures et de trois milles Cavaliers, dont cinq cents Elfes, commandées par une quinzaine de Capitaines, elles appliqueraient la même tactique que pour l'approche de Tek'Lor, confirmant la présence ou non de troupes et si possible le genre de défenses présentes, si la ville était défendue, bien sûr. Après quoi ils enverraient des messages ici et au près de Zylnian. Si les citées étaient vides, ils devraient les investir, sinon ceux du Sud rejoindraient le Connétable alors que ceux du Nord reviendraient à Tek'Lor en attente de nouveaux ordres. Lui-même allait poster des guetteurs Drows tout le long des murailles, et, en cas d'attaque ennemie, choisirait de défendre la ville avec ses trois milles hommes ou de l'abandonner, en fonction des forces assaillantes.

    Dès le lendemain, la machine se mettrait donc en route. Chaque cavalier portant plusieurs jours de rations de nourritures pour lui, en plus d'un sac d'avoine pour sa monture, en ajoutant l'eau de la cité et l'herbe que les cheveux iraient brouter par tournante de cent bêtes et qui serait si possible récoltée et stockée dès le matin, il pourrait rester là jusqu'à l'arrivée de nouvelles troupes s'il n'était pas déloger. Pour l'heure, il ne pouvait rien faire de plus.
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    Message par Oradroth Mar 5 Juil - 5:48

    Les portes de Tek'Lor avaient cédé. Ni les portes en bois, ni les poutres placées derrière, ni les sorts protecteurs n'avaient pu éviter ça. L'ennemi était donc en possession de la ville. Mais c'était prévu, ça. Pourquoi perdre son temps à défendre une ville qui ne peut l'être? Juste entourée de murs, la ville n'avait pas d'autres défenses. Que la ville soit prise rapidement importait peu à Oradroth. De toute façon, tout allait être abandonné. Pourquoi se soucier d'une ville? Autant éviter des morts inutiles. Au moins, l'ennemi aura été intrigué, et ralentit. Du temps, du temps, et du temps. C'est tout ce dont avait besoin le Roi du Dorthonion pour mettre son plan à exécution.

    Mais en brisant les portes de la cité, les troupes ennemies ont envoyé un signal aux magiciens du Dorthonion. En effet, dans les sorts protecteurs tissés pour renforcer la force des portes, il y avait un sort qui, lorsqu'anéanti, libère un signal. Il avait été perçu par les mages de Terolis, Forkanos, et aussi par ceux des armées restées en retrait. L'information arriva donc vite au Maréchal des Armées, Dorgnath. Il prit la décision d'aller lui-même en éclaireur voir ce qui se tramait désormais à Tek'Lor. Il grimpa sur son Griffon, et tous deux partirent vers le Nord. Survolant à haute altitude la ville prise, il constata que deux colonnes s'étaient formées. L'une allait au Nord, tandis que l'autre prenait la direction opposée.

    - Que des cavaliers? Aucune unité de siège... Hum, des éclaireurs.

    Dorgnath rentra à Asta, où se trouvait pour le moment la Légion. On envoya deux messagers, pour prévenir Terolis et Forkanos. Les armées stationnées là-bas ne devaient sous aucun prétexte sortir des deux villes, ayant peu d'information pour le moment sur d'autres mouvements ennemis. Par contre, tous les moyens devaient être employés pour infliger le plus de pertes à l'ennemi. Les canons à nytro pourraient enfin être essayés sur de vraies cibles.
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    Message par Ellianne Jeu 7 Juil - 17:46

    Cinquante milles guerriers, voilà la force venue de la Capitale pour servir d'avant-garde contre le Dorthonion. Quinze milles unités de cavalerie dite « légère » en avaient été détachés quelques jours plus tôt pour reconnaître le terrain au niveau des trois cités-forteresses de la frontière du royaume félon, ce qui restait encore trente-cinq milles combattants, plus les cinq milles fournis par les seigneuries rencontrées, presque exclusivement Humaines, ce qui faisait que cette force complémentaire était constituée de soldats et de miliciens des dits royaumes; c'est-à-dire trois milles cinq cents soldats et mille cinq cents miliciens. Les Soldats Impériaux, eux, étaient dix milles, car ils ne formaient pas la totalité de sa troupe. Il menait également cinq milles chevaliers en armure lourde, suivant le rythme de l'infanterie sur leurs puissants chevaux de guerre, terribles en défenses, puissants en attaque en rase-campagne. Et autant d'arches, des membres de l'Aquila, les maîtres impériaux de l'archerie, alliant portée et précisions dans leurs tirs diaboliques. Plus impressionnant encore, il y avait encore six milles des terrifiants Trolls de Guerre de l'Empire, aussi dévastateurs sur les fortifications et les bâtiments que sur les ennemis, au même titre que les trois milles cinq cents puissants Minotaures Impériaux, entraînés et équipés tous comme leurs confrères trolls. Il y avait également deux milles cinq cents mages et deux milles cinq cents sorciers, formant ensemble une force magique d'importance, capable de venir à bout de bien des obstacles, qu'il s'agisse de les abattre ou de supporter leur impact grâce à un mur défensif.

    Et au-dessus de tout ce beau monde volaient encore cinq cents unités volantes de toutes sortes, deux cents Griffons, deux cents Phénix, et cent des puissants et terribles Dragons qu'utilisait l'Empire, tous montés par des guerriers polyvalents et doués en archeries ou des praticiens des arcanes confirmés. Quant on savait que la plupart des anciens royaumes d'Orkandia ne possédaient qu'une dizaine de ces êtres de légende, on comprenait que cette force seule aurait été de taille à vaincre bien des ennemis. Mais plus doués et puissants encore étaient les cents Capitaines qui accompagnaient le plus illustre d'entre-eux... au sein de l'Armée Impériale, en tous cas. Combattants d'exception, souvent magiciens d'élite quoi que pas toujours, ces seigneurs des batailles pouvaient venir à bout de tous les ennemis, ou presque, en combat plus ou moins singulier. Zylnian lui-même, malgré son jeune âge était l'un des plus redoutables, mais plus encore il était sûrement le plus loyal de tous. Il avait tout juste vingt ans quand les Sombres Héros avaient déferlés, mais il était déjà alors un Capitaine respecté à la tête de sa propre force, la Garde d'Airain, et depuis il était devenu ce qu'il était, l'incarnation de l'idéal et de la réussite militaire dans l'Empire. Du haut de ses vingt-deux ans il était déjà respecté par l'ensemble de ses pairs et reconnu comme l'un des meilleurs défenseurs d'Eternia, mais aussi l'un des plus fidèles.

    Alors qu'il avançait le long du fleuve, il avait reçu plusieurs messages, lui rapportant la « prise » de Tek'Lor et tout ce qui en avait suivit, puis d'autres lui racontant l’accueil fait devant Forkanos, où des soldats se trouvaient sur les créneaux et où les machines de siège avaient fait près d'une centaine de victimes avant que les cavaliers rapides puissent se mettre hors de portée. Et maintenant, alors que le gros de la colonne de cinq milles neuf cents cavaliers les rejoignaient, d'autres messagers avaient rapporté le même résultat à Terolis. C'était fâcheux, mais Zylnian n'avait pas les machines de guerre nécessaire pour abattre ces puissantes places-fortes. Les dites machines étaient en route, sous la protection de Gardes, mais elles seraient probablement rattrapées par les forces alliés avant la fin. En réfléchissant à la problématique, le Connétable envoya au Maréchal ses ordres par retour de messager. Le Centaure devait lui envoyer ses trois milles hommes « frais », en conservant les autres pour défendre éventuellement la ville. Les unités de cavaleries passeraient par le territoire impérial et suivraient l'avancée de l'armée principale jusqu'à la retrouver. Autant ne pas courir de risque et surtout ne pas perturber les choses inutilement, car au fond il était peu probable qu'ils puissent être défait loin des murs d'une cité. Quand au Capitaine de l'Aquila lui-même, il défendrait ou abandonnerait la ville selon ce qui lui semblait bon, pouvant fuir facilement et rapidement avec ses puissantes armées de cavalerie, et aillant largement prouvé son discernement et sa sagesse guerrière au cours de la Controverse d'Etemenorkia, dans les affrontements qui les avaient opposés aux Sombres Héros puis à leurs terribles alliés du Concile d'Antion.

    Le Connétable, lui, était en vue de sa première cible, Dalvénor, sise le long du Grand Fleuve. D'après les éclaireurs, il n'y avait que quelques centaines d'hommes pour défendre cette petite cité, soit bien trop peu pour opposer une réelle résistance aux forces impériales, même en position défensive. Le plan de Zylnian était fort simple : prendre cette ville, puis toutes les autres petites agglomérations d'importance situées en arc-de-cercle, entre les cités-forteresses de la frontière et les grandes métropoles du centre du Dorthonion. Ce seraient là autant de place déjà maîtrisées que la grande armée des vassaux de l'Empire n'aurait pas à annexer, et en combinant les Trolls de Guerre, les Minotaures, les différents praticiens des arcanes et le puissant soutient volant dont il disposait, il aurait fallu une véritable place-forte pour l'arrêter... ce qui était justement l'une des raisons de son choix. Bien sûr, les forces vraisemblablement importantes stationnées dans Terolis et Forkanos pourraient tout à fait sortir de leurs murs pour les attaquer, de même que des forces pourraient être envoyées du centre du royaume félon pour aider les petites villes qu'il allait viser l'une après l'autre. Mais, en rase-campagne, les armées entières d'Oradroth n'étaient pas assez importantes pour l'emporter à coup sûr sur l'ensemble de ses forces, et par magiciens interposés il pouvait également faire sortir de Tek'Lor près de six milles unités de cavaleries légères en plus de celles qu'il avait déjà récupéré et qu'il récupérerait encore bientôt. Et si rien n'était fait, hé bien les garnisons locales seraient annihilées et la zone nettoyée. Sans compter qu'un éventuel replis des garnisons frontalières se trouverait terriblement compliqué...

    Et l'assaut fut donc lancé sur Dalvénor. Alors que la cavalerie encerclait rapidement la ville, les Trolls et les Minotaures lancèrent une attaque furieuse, leurs armes capables de pulvériser aussi bien la pierre que la chaire, leurs armures et leur cuir épais ou leurs fourrures denses fournissant une protection efficace contre les flèches. Nul n'aurait pu arrêter pareille charge dévastatrice, ni les soldats du Dorthonion qui y étaient confrontés ni lui-même. Parallèlement, des sorts à longue porté plurent sur la malheureuse ville, alors que les Dragons Impériaux lançaient depuis les cieux leurs terribles attaques enflammées ou sonores et que les Griffons faisaient tomber de ce même ciel les gros rochers qu'ils transportaient, arrachés à la berge ou au lit du fleuve par les soldats seigneuriaux, les Impériaux prêts à parer toute attaque surprise venue de l'extérieur du « siège ». Dès que les murailles auraient cédés aux créatures furieuses et aux dommages collatéraux, les autres assauts cesseraient pour laisser place à une boucherie furieuse et inexorable...
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    Message par Oradroth Sam 16 Juil - 4:46

    Les soldats du Dorthonion avaient beau être courageux, et avoir un sens de l'honneur impeccable, ils n'en étaient pas fous pour autant. Voyant la horde de sauvages assoiffés de sang envoyée par Ellianne pour attaquer et réduire la petite ville de Dalvénor à néant, il ne leur avait pas fallu longtemps avant de prendre leur décision. Pourquoi rester ici et aller vers une mort certaine? Pourquoi gâcher leur vie? Que pouvaient-ils faire? A trois cents contre combien?... des dizaines de milliers? Autant prendre les jambes à son coup, et fuir, aussi vite que possible, et rallier par la même occasion l'Armée Blanche et la Légion, basée quelque part entre Asta et Béalor. Là-bas, ils pourraient se rendre utiles.

    Alors qu'ils quittaient la ville aussi rapidement que pouvaient galoper leurs montures, ils se mirent à l'abris dans la forêt avoisinante, et observèrent l'assaut donné sur Dalvénor. Une telle démonstration de force, pour une si vaine prise? Ils soupirèrent tous à l'unisson. Affreusement grotesque, quand on y pense.



    Le Maréchal apprit la décision d'Oradroth avec surprise et incompréhension. Le Roi ordonnait le repli immédiat de toutes les Armées présentes sur la Capitale. Il était au courant pour le petit changement de plan, attribué à l'entente entre Oradroth et Volkmar. Ces deux-là avaient conclu une sorte de pacte. Dorgnath pensait que, malgré tout, Terolis et Forkanos devaient être défendues. Il savait qu'il ne devait pas contester un ordre direct. Aussi envoya-t-il deux messagers pour ordonner à l'Armée du Lac et à l'Armée Royale de se replier aussi vite que possible, avant l'arrivée des troupes ennemies. Pour le moment, lesdites troupes se trouvaient à hauteur de Dalvénor. En s'organisant bien, les armées dorthoniennes se replieraient à la même vitesse qu'arriveraient les troupes impériales. Cependant, une fois Terolis et Forkanos vides, elles devraient être sécurisées. Quelques enchantements et sortilèges allaient être tissés pour résister un minimum aux sorciers impériaux. En gros, il fallait piéger les deux villes, et les environs.
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    Message par Ellianne Dim 17 Juil - 16:34

    Vide. Ce n'était qu'une coque vide, encore une fois. Sur quatre villes où l'Armée Impériale avait menée l'assaut, c'était la deuxième fois qu'elles trouvaient la place désertée. Pourtant, ses éclaireurs avaient bien notés une présence armée, un peu plus tôt, il y avait eut de la fumée qui s'élevait de la la petite cité. L'évacuation était donc récente, à croire que l'Armée du Dorthonion fuyaient devant eux ! Ce que le Connétable ne comprenait pas, c'était dans quel but. Oradroth voulait-il concentrer toute sa défense dans ses grandes villes centrales ? Dans sa Capitale ? Espérait-il que la puissance additionnée de toutes ses armées et garnisons suffirait à résister à l'Empire ? Il était pourtant réputé pour être un fin stratège, et s'il était aussi fou il devait bien lui rester des conseillers datant de l'époque de son père, du règne d'Amras, des gens habitués à la guerre et qui avaient vu la toute-puissance de l'Empire, des hommes qui pourraient lui dire que c'était pure folie que de faire ça. Il ne pouvait pas non plus espérer s'échapper par le Grand Fleuve, il devait savoir à cette heure que l'Armada Impériale, rassemblé dans la Mer d'Elensar, allait attaquer ses forteresses sur l'Île commandant à l'embouchure Nord, et même si ladite île résistait à quelques semaines voir quelques mois d’assaut, cette sortie lui resterait en tous cas hors de portée.

    Zylnian ne comprenait décidément pas la ligne de conduite d'Oradroth, mais il savait que cela ne voulait pas dire que ladite ligne soit forcément stupide. Effectuer une action que l'adversaire ne pouvait prévoir, si elle était fructueuse, pouvait être une excellent moyen de gagner une guerre ou du moins une bataille, et s'il ne pensait véritablement pas que le Dorthonion puisse gagner cette guerre, le Connétable ne comptait pas non plus y perdre inutilement des hommes valeureux, surtout par sa faute. Il ne pouvait deviner le dessein du Roi ennemi, et il ne pouvait non plus risquer de fractionner son armée, qui pourrait alors subir de lourdes pertes si les rebelles concentraient leurs forces en un seul point. S'enfoncer dans le territoire pourrait être tout aussi risqué, car il ne savait pas quelles forces se trouvaient dans les grandes villes du Royaume, ni quel piège serait posés sur sa route. Mais il pouvait tout de même faire une chose, une seule : essayer de causer le maximum de pertes aux armées qui étaient à sa portée. Son plan originel, à savoir remonter la chaîne des petites villes se trouvant en arc-de-cercle à partir de celle qu'il venait de détruire, semblait vouer à l'échec, car des fantassins bien entraînés et décidés pourraient aller aussi vite que les siens, et que des cavaliers seuls, même impériaux, n'auraient pu prendre seule même une petite cité à une garnison digne de ce nom, encore moins sans lourdes pertes.

    De plus, selon ce qu'ils avaient retrouvés dans la ville visiblement abandonnée de façon précipitée, il n'y avait pas plus que quelques centaines de guerrier ici, soit une bien petite prise. Les grandes cités-forteresses de la frontière, par contre, devaient être bien mieux défendues... Changeant de plan, le Connétable envoya vingt-cinq Dragons vers la ville qu'ils avaient déjà prise, ordonnant aux cavaliers présents de ne laisser qu'une petite garnison pour venir l'aider à encercler Forkanos. Si rapides qu'ils soient, les hommes de la citadelle ne pourraient aller assez vite pour devancer ces cavaliers, et ceux qu'il envoyait lui-même parallèlement, soit ceux qu'il avait déjà plus ceux qui venaient d'arriver en renfort. Le reste de son armée allait prolonger le même mouvement, encerclant en un cercle large la forteresse. Cette garnison-là au moins serait piégée jusqu'à l'arrivée des armées rassemblées par l'Impératrice, une arrivée qui ne saurait tarder, maintenant... Certes, elle pourrait toujours tenter une sortie, mais alors les cavaliers et les unités volantes s'assembleraient rapidement et les retarderaient bien assez pour que l'armée entière s'unisse et les écrasent... s'ils ne les décimaient pas eux-mêmes. Parallèlement, il envoya également cent Phénix et vingt-cinq autres Dragons vers le Nord pour vérifier si les autres villes étaient encore habitées depuis le ciel, alors que des messagers partaient donner informations et ordres à la force bien plus importante qui s'en viendrait bientôt sonner le glas du Dorthonion...

    ****************************

    Et en effet, Calarenne, à la tête des Armées Coalisées, arrivait en vue du territoire du Dorthonion. La Marquise de Sylfar, Erika, était venue les rejoindre au petit matin avec son armée, après qu'ils aient dressé leur campement devant Etemenorkia. Recevant le message de son supérieur, il mit, avec l'accord de son collègue le Maréchal Julius, le cap sur Forkanos, suivit par les forces immenses rassemblées sur l'ordre d'Ellianne pour que vienne la fin du royaume félon, ainsi que par les machines de guerre impériales qu'ils avaient récupéré en chemin...
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    Message par Volkmar Jeu 28 Juil - 0:35

    Olteron en vue.
    Après l'entrevue entre Oradroth et Le Prince, le plan convenu avait été mis en action.
    Maintenant, c'était la phase la plus importante du plan qui entrait en action.
    La phase cruciale, d'où découlerait toute la suite des opérations.
    De sa réussite dépendait le sort d'un peuple, mais aussi de l'empire.

    Par un matin brumeux, froid, et pas loin d'être pluvieux, mais sans une bribe de vent, un clapotis vint troubler la rade du port d'Olteron.
    Des brouillards opaques jaillirent bientôt une foule d'étraves, et une forêt de mâts, aux voiles abaissées. A la rame, la flotte Acheronnaise prenait ses quartiers.
    Et la flotte locale ne bougea pas. L'alarme ne fut pas sonnée. Les gardes ne s'alarmèrent pas.
    Tout était planifié, prévu, codifié.
    Les troupes de l'ouest débarquèrent sans coup férir. Elles n'étaient même pas en surnombre, au contraire, mais elles avaient patte blanche.
    La consigne, en retour, c'était, "pas un seul faux pas".
    La moindre incartade pourrait conduire au désastre.
    Un soldat qui s'oublie à voler, violer, piller.
    Un autochtone qui s'en prend à la troupe.
    L'ambiance allait être électrique pendant quelques heures avant l'arrivée du gros de la troupe, par la terre.

    Le Prince avait avec lui sa garde de fer.
    Reconstituée avec les meilleurs éléments des conventaires de Nenke dans l'art de l'épée, elle était comme "neuve".
    Une vingtaine de soldats d'élite, qui débarquèrent avec lui, avec une partie de son état major de campagne, parmi les derniers.
    Au fur et à mesure de la nuit, les Acheronnais avaient occupé les points stratégiques.
    Désormais, ils s'attelaient à mettre en place l'occupation des navires du Dorthonion.
    Pendant ce temps, le Prince demandait audience à Oradroth, pour finaliser l'occupation, et une garnison complète marchait sur la ville dans l'espoir de la trouver portes ouvertes. L'hisoire en marche.
    Oradroth
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    Message par Oradroth Mar 2 Aoû - 1:46

    Bien! L'Armada d'Ellianne avait la chiasse, et ne pouvait donc pas avancer au-delà d'Ergar. La situation était risible. D'ailleurs, Oradroth ne cacha pas son enthousiasme à l'annonce d'une telle nouvelle. Qui eut cru que l'imposante et invincible, etc etc, Armada d'Ellianne pourrait être stoppée par un simple fait naturel: quand on a la colique, on reste aux chiottes.

    Le débarquement des hommes de l'Ouest avait débuté plus tôt dans la journée. De nombreux navires avaient jetés l'ancre dans le port de la cité. Les 2.000 hommes de la garnison d'Olteron avaient reçu pour ordre de ne gêner en rien le débarquement, et la prise des points stratégiques par les troupes achéronnaires. Au contraire, il fallait tout faciliter, pour que ça aille au plus vite, et sans problème. Car déjà au loin, on pouvait apercevoir les soldats qui marchaient en direction d'Olteron.

    Oradroth reçut par message une demande d'audience de la part de Volkmar. Le Roi était impatient de rencontrer plus longuement le Prince de l'Ouest, pour se mettre d'accord sur la suite des évènements. Car Ergar et toute la flotte dorthonienne étaient passées sous les ordres acheronnais, mais que faire par la suite? De nombreux détails devaient encore être réglés.

    - On annonce la présence du Prince Volkmar, mon Seigneur.

    - Déjà?! Il a fait vite!

    - Il vous attend dans la pièce principale.

    - Parfait, je m'y rends de suite!


    ***

    Quant à Forkanos qui était assiégée... Que pouvait-on faire? Des centaines de milliers de guerriers rassemblés en une seule position, contre une ville fortifiée et protégée par 13.000 soldats... Se rendre pour se faire gentiment exécuter par Ellianne? Ou rester et se battre, essayer d'infliger quelques pertes à l'ennemi, et être décimés lentement? Ou bien attaquer l'ennemi dès le départ, et accélérer la fin inéluctable? La résignation était en chacun des soldats. Les officiers savaient que tout était perdu. Mais que faire? Donner du temps à leur souverain? Ou se trancher la gorge, ou même orienter les canons sur les soldats, et en terminer au plus vite? Finalement, tous décidèrent de faire durer un peu le plaisir. Les canons tirèrent sur les troupes impériales dès qu'elles furent en vue. Les magiciens avaient réussi à améliorer la portée des boulets.

    - Feu! - pouvait-on entendre partout sur les remparts.

    A l'arrivée des projectiles, les impériaux tombaient comme des miettes.

    ***
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    Message par Lupus Jeu 4 Aoû - 22:56

    Calarenne et Julius étaient pressés. Pressés d'en finir. Les coursiers les avaient avertis de plusieurs choses.
    D'abord, venant du Connétable Zylnian, c'était le repli des forces dorthoniennes. Ensuite, venant d'Etemenorkia, c'était l'attentat et les tentatives d'attentats, qui ne pouvaient selon les deux officiers qu'être liés à la pression exercée sur le Dorthonion. Une lâcheté sans pareil, sans égal. Calarenne avait également été informé des mesures à prendre en réponse à ces imbécilités, et avait de lui-même soigneusement tenu Julius éloigné de ces ordres-là...c'était un crétin de praetorien, après tout.

    Aussi, les deux hommes ne perdirent pas de temps. Les forces du Connétable, dont l'essentiel faisaient le siège de Forkanos, étaient presque exclusivement composées de cavalerie. Il fallait donc apporter au Connétable de l'infanterie en grand nombre, et commencer les repérages avec des forces du corps d'armée principal que les deux maréchaux commandaient.
    Dalvénor, première ville dorthonienne sur leur route, était tombée: cinq milles hommes constituèrent la garnison d'occupation de la ville désertée. En remontant vers Forkanos, Bealor serait sur leur flanc, et Val'Kilion s'éloignerait: dix milles des cavaliers praetorii se dirigèrent droit sur Val'Kilion depuis Dalvénor, et autant prirent la direction de Bealor. Le reste du corps principal "réduit" à cent quatre-vingt-cinq milles soldats, fit marche vers Forkanos. Les troupes dans Dalvénor et les deux demi divisions praetorii -si ces dernières prenaient leurs cibles, dont on ne savait si elles disposaient de garnisons- devaient organiser de nombreuses patrouilles, pour quadriller le terrain sur les arrières de l'armée impériale.

    Et voilà comment le gros des troupes impériales s'était rassemblé pour assiéger et prendre Forkanos, sous les ordres du Connétable Zylnian. Le gros de l'armée impériale comptait désormais environ deux cent trente-cinq milles combattants. Contre la garnison, dont il semblait qu'elle comptait un peu plus de dix milles soldats, le résultat était certain.
    Zylnian avait a présent trois maréchaux -Isylis le centaure, Calarenne l'anokien et Julius le praetorien- pour le seconder. Plus les divers seigneurs de haut rang qui s'étaient joints à la guerre. L'impatience des deux maréchaux arrivés d'Etemenorkia s'était transmise aux deux autres. Il fallait achever rapidement le Dorthonion, sans lui laisser l'occasion de recommencer ces actes méprisables. Calarenne avait transmis ses ordres particuliers à Zylnian et Isylis. Il fallait désormais prendre rapidement Forkanos et poursuivre vers l'Est pour prendre les autres cités une à une, très vite.

    Les troupes se rangèrent face à la cité. Le gros des troupes de cavalerie déjà présentes se contentaient de rester en retrait, encerclant toute la ville: cela permettrait au corps d'Isylis de se reposer. Les troupes d'infanterie furent rangées en bon ordre.
    Julius avait demandé une faveur. La musique adoucissait les mœurs, disait-on. Mais celle de guerre mettait le feu au cœur des hommes et apeurait les ennemis. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un praetorien, il avait fait monter des fanfares militaires composées de soldats impériaux. Les groupes musicaux se dispersèrent, et la fanfare de tête entonna la première marche, les autres groupes s'accordèrent rapidement alors que les bruits des pas des hommes et des chevaux provoquaient un vacarme épouvantable. La fureur de l'Empire se déchaînait dans toute sa splendeur.
    Les cavaliers de Zylnian n'avaient pas chômé. En plus des échelles ramenées d'Etemenorkia par Julius, il y avait à présent plusieurs couillards en place, qui se mirent d'un coup à pilonner les murs de Forkanos, et les tours d'assaut simples, montées à la hâte, s'avancèrent également. C'était une campagne rapide, pas une lente avancée, que voulaient faire les officiers de l'Empire.

    Les premiers boulets dorthoniens s’abattirent sur les troupes impériales juste au moment où les fanfares passaient à la deuxième marche. Les boulets rebondissaient sur le sol sec, et rapidement les troupes durent adopter une formation dispersée. L'objectif des forces impériales était clair aux yeux des défenseurs: s'emparer de la porte principale en y concentrant d'importants effectifs d'assaut. Les murs ne pouvaient être garnis de plus de défenseurs qu'il n'y avait de place, aussi les impériaux avaient un avantage numérique même en tenant compte d'une forte concentration ennemie face aux premières lignes. Le sang éclaboussait les premiers rangs, mais bientôt les premières flèches, de plus en plus nombreuses, tombaient sur les murs, abattant toujours plus de servants de l'artillerie. Si les tours étaient souvent les cibles principales des canons, les échelles qui circulaient dans les rangs avançaient bien plus vite et en surnombre vers les murs. Au loin, face à la porte et juste hors de portée de l'artillerie, la cavalerie, principalement composée de praetorii, se rassemblait: une fois les portes ouvertes, le massacre dans la ville serait aisé, et les dorthoniens sur les murs ne tiendraient pas longtemps.

    Enfin, les échelles s'appuyèrent, les hommes montant rapidement les barreaux. A moins de cinquante pas des murs, bien en-dessous de la ligne de tir des canons et donc abrités, les archers se massaient en groupes, tirant d'imposantes volées sur les créneau. Tout dorthonien qui tentait de repousser une échelle avec ses mains ne tardait pas à se transformer en pelote d'épingle, et les fourches n'étaient pas assez nombreuses, et que trop difficilement manœuvrables sur les murs. La troisième et dernière marche fut entonnée, et les murs de la porte principale furent rapidement submergés. Si les dorthoniens avaient songé à placer des troupes derrière la porte, hors des remparts, la défense fut vite repoussée par les vagues d'infanterie qui se déversaient: sitôt que les portes commencèrent à s'ouvrir, Julius et Isylis, à la tête de la cavalerie, lancèrent la charge, l'infanterie ouvrant ses rangs pour dégager la route. Avec les pièces d'artillerie les plus proches aux mains des impériaux, la cavalerie, déjà en ordre dispersé, n'eut guère de pertes le temps d'arriver aux portes. Les vagues de rapides cavaliers s'engouffrèrent dans la brèche de la ville...

    Zylnian, qui combattait côte à côte avec Calarenne aux portes, sourit. Ce n'était plus qu'une question de temps, maintenant. Les troupes d'infanterie adoptèrent une progression plus prudente, maintenant que leur rôle principal était rempli; les cavaliers se déversèrent dans les rues, sabrant ou criblant de flèches tous ceux qui se dressaient sur leur passage.

    Moins de trois heures plus tard, les murs et la ville entière avaient été écumés. Quelques fuyards s'étaient faits taillés en pièces par les troupes qui continuaient à encercler la prise. Plusieurs centaines de dorthoniens, essentiellement des blessés, avaient été capturés -rares étaient ceux qui s'étaient rendus.
    Zylnian ordonna aux troupes de cavalerie de commencer immédiatement, Isylis et Julius toujours à leur tête, de monter vers Terolis, via Tek'lor. Une garnison de quelques milliers d'hommes fut laissée à Forkanos. Tous les prisonniers furent rapidement passé au fil de l'épée, sitôt les praetorii éloignés. Calarenne avait insisté, sachant que lesdits gens de l'Est feraient un cirque inutile s'ils apprenaient cela trop tôt. Autant se faciliter la tâche.

    Forkanos: treize milles cadavres dorthoniens, cinq milles impériaux morts, deux milles impériaux gravement blessés, sept milles impériaux blessés légèrement et poursuivant la campagne.
    L'armée impériale marche vers Terolis, et deux groupes se dirigent respectivement vers Val'Kilion et Bealor. Tek'lor est tombée, Forkanos et Dalvénor sont occupées.
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    Message par Oradroth Ven 5 Aoû - 0:49

    Oradroth, qui se dirigeait vers la Grande salle du Palais d'Olteron, apprit la chute de Forkanos avec tristesse. 13.000 soldats massacrés. Une véritable boucherie. C'était donc ça, les méthodes de l'Empire. Certes, il avait commencé le chaîne de la violence en commanditant un attentat à Etemenorkia. Mais c'était pour punir les habitants de leur stupidité, du fait qu'ils aient voté et élu Ellianne pour Impératrice. Une fille à la tête d'un continent. "Parce que ça a toujours été comme ça" - répète-t-elle souvent. Quel niaiserie!

    Ainsi donc, l'armée impériale était sortie en grand vainqueur de ce siège. Uniquement 5.000 soldats tués. Oradroth se demandait quels enchantements avaient été utilisés pour arriver à un nombre si restreint. C'était à croire que toutes les défenses de la cité n'avaient servi à rien. Il y avait pourtant des remparts sur lesquels se trouvaient des canons à nitro, des archers, des récipients contenant de l'huile bouillante, des balistes, capables d'envoyer de puissantes flèches métalliques vers les tours, et ainsi les faire chuter en utilisant un système de poids, et presque 2.000 fantassins; au pied des remparts avait été répandue une sorte de bouillie noire, hautement inflammable, n'attendant donc qu'une flèche enflammée pour brûler tout soldat s'y trouvant; dans la cité, il y avait des trébuchets, qui pouvaient envoyer des projectiles loin sur les soldats ennemis; juste derrière les portes principales avaient été disposés des pieux, rendant impossible toute charge de la cavalerie ennemie, l'entrée dans la ville devrait donc se faire à pied; 7.000 soldats étaient prêts à combattre l'envahisseurs à l'intérieur des murs de la cité; et 4.000 autres soldats, archers et magiciens attendaient l'arrivée de l'ennemi dans la citadelle, imposante bâtisse érigée sur une colline, en plein centre de la ville.

    Alors comment imaginer que l'ennemi ait pu prendre la ville aussi aisément? Et sans faire intervenir un seul dragon! Oradroth avait cru que Forkanos aurait pu tenir au moins une semaine. Mais non, en une journée, l'affaire était bouclée. A quels sortilèges l'armée d'Ellianne avaient-elles eut recours? Seule une armée de démons aurait pu venir à bout de la puissante cité. Quel était cet enchantement?

    Beaucoup de questions sans réponse. Oradroth doutait les obtenir un jour. Le Roi ne comprenait pas. Les nombres annoncés par les messagers étaient tout simplement incroyables.


    [La grosbillite galopante a récemment fait sa réapparition. C'est une maladie terrible!!]

    ***


    Dans la foulée, un autre message arriva. Olreg, que le Roi avait envoyé au Nord loin à l'Ouest, par delà la mer d'Elensar pour préparer les choses, donnait son feu vert. Il avait trouvé des terres hospitalières, capables d'accueillir les fuyards du Dorthonion. Il ne précisait aucunement si des combats ou autre devaient avoir lieu. Dans le doute, Oradroth prit la décision de prendre avec lui autant de soldats que possible. Ce message d'Olreg constituait le premier rayon de lumière depuis le début de la guerre pour Oradroth.

    Volkmar
    Volkmar


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    Message par Volkmar Sam 1 Oct - 16:29

    [La Grande Action, ou l’histoire d'une nouvelle diaspora]

    Malgré des cafouillages nombreux et quelques accrochages entre les troupes, entre des régiments d’allégeances différentes et variables, dans l'ensemble, les plans du Prince se déroulaient bien.
    L'annonce, peu après la prise d'Olteron, de la mort du roi Oradroth, pour empêcher une tentative d'assassinat sur le Prince, avait provoqué un tollé, manquant même d'amener une rébellion ouverte et sans pitié.

    Et rien n'avait bougé, dans les faits.
    L'armée de l'Ouest, de plus en plus nombreuse, avait verrouillé toute la ville, les troupes d'Oradroth avaient été désarmées, la population aimablement, mais fermement, priée de suivre les consignes à venir.
    Et surtout, tout cela n'aurait pu se faire sans l'aide d'Oradroth et de ses proches conseillers, surtout, qui avaient pris fait et cause pour l'Acheron.
    L'administration venue d'Outre Brume n'avait pas le temps et les connaissances nécessaires sur le Dorthonion pour monter une évacuation de toute pièce, et repartir de zéro.

    Sur les plans anciennement formés par le roi prétendu mort, la populace avait été évacuée par les souterrains creusés au prix de trésors sans nombres, par des bras dont nul n'aurait connaissance, l'armée avait suivi le mouvement, et en peu de temps, l'exode s'était organisé sans que l'Armée Impériale ne puisse mettre son nez dedans. L'Outre Brume avait tout pris en charge.
    Il faut dire que tous les Dorthoniens désireux de rester sur leurs terres avaient été invités à devenir citoyens d'Outre Brume et à s'installer au pied de la passe, sous la juridiction du Prince, mais le gros du peuple avait quitté le pays.

    Officiellement, le peuple du Dorthonion allait être exilé à l'ouest,
    pour éviter que la révolte ne se propage à nouveau sur ses terres, et
    cet exode était encadré par l'armée du Prince.
    Les patrouilles aux couleurs sable et sinople s'étaient répandues dans toute la contrée.
    Nul ne pouvait désormais ignorer les évènements en marche.

    Depuis Olteron, le Prince, blessé par Oradroth avant sa mort, selon la version officielle, avait été évacué vers ses terres, la garnison confiée à un gouverneur militaire, ainsi que la ville et les terres environnantes. La flotte avait fait demi tour, emportant comme butin de guerre toutes les coques de bois d'un état démembré.
    Cet équipage avait accosté au delà des Brumes, dans les piémonts.

    Officieusement, tout ce petit monde n'attendait plus que la confirmation d'un retour à l'apaisement, pour embarquer. Acheron retournerait à ses terres. Oradroth serait confié à la mer, avec sa flotte, en grande partie, des vivres, et quelques projets supplémentaires du Prince qui seraient donnés en temps et en heure...


    A Olteron, la science et la magie se penchait sur un nouvel amuse-gueule pour des générations à venir, les "Bouches de Mort" des murailles du Dorthonion.


    _____________

    [En temps et en heure.]


    Des jours plus tôt, dans la ville des confins du Dorthonion, sous la passe ; le roi Oradroth venait d'être admis en présence du prince, et soudain, tout s'emballa.
    Quelques salutations d'usages, un vague blanc, un silence, un air gêné pour tout le monde.
    Et puis la force des choses pris le dessus.
    Une mascarade comme on en voit qu'au théâtre, et pour qu'elle soit crédible, il fallait qu'elle soit vraie.
    Alors Oradroth avait été tué, c'était vrai, oui, son cadavre était pendu par les pieds aux portes de la ville.
    Le Prince avait été blessé, et ce n'en n'était pas moins vrai, puisqu'à la liste des nombreuses blessures de guerres qu'il faudrait ajouté à son actif, venait désormais une profonde entaille dans le sein gauche, heureusement atténuée par la mise à mort de l'agresseur, et la résistance de la toile qui vêtait Volkmar. C'était l'officiel.
    Officiellement, toujours, scandalisés par le déshonneur de leur suzerain, ses conseillers avaient accepté de marcher avec Acheron, pour sauver les leurs et éviter un carnage.
    Officiellement, le Prince avait été évacué.

    Dans cette trame cousue et recousue de vrai, de faux, et mêlant l'incroyable avec une réalité qu'il faudrait bien accepté quand on l'aurait sous les yeux, le Prince effectivement blessé n'avait été entaillé que par un de ses propres gardes de fer, sur sa demande.
    Oradroth n'était pas mort, et le cadavre pendu n'avait eu pour tout "casting" que la chance d'être mort, et d'avoir la corpulence de son rôle. Le visage, défigué, roué de coups, les membres brisés, et lacéré, une mère n'aurait pas reconnu son fils.
    Quand au vrai, il avait fait le voyage dans le navire Amiral de l'Archiduc d'Outre-Brumes, en convalescence, reportant la rencontre qu'il faudrait faire à une cabine, sur le fleuve.

    Tout était bien qui allait bien. Non pas ?


    "Alors, mon cher Oradroth, vous voilà mort.
    J'espère que vous ne m'en voudrez pas de n'avoir pas autorisé de mise en terre."


    Le timbre joyeux, se servant un verre de rouge des piémonts, un cru un peu terreux, sombre, et fort imprégné de tanin, et un autre verre pour son hôte, le Prince voulait sentir poindre son triomphe sur deux fronts, et pouvoir se regarder encore dans sa carapace de génie.
    L'était-il ? En tout cas, lui n'en doutait plus vraiment.
    Oradroth
    Oradroth


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    Message par Oradroth Dim 2 Oct - 19:29

    Depuis la chute de Forkanos, tout était allé très vite. Quelques missives échangées avec le Prince Volkmar, une entrevue programmée dans les prochains jours, la continuation de l'évacuation, la finalisation du plan.

    Le Roi avait redouté cet instant. Il avait honte. Honte de tout laisser, abandonner des familles entières, des terres. C'était comme si tout ce qu'avaient construits ses ancêtres n'avait, au final, servi à rien. Ce puissant duché, réduit à la suite d'une guerre stupide à cesser d'exister, par la faute d'une folle.

    Mais il fallait garder la tête haute. Certes, il était vaincu sur le plan militaire - personne n'aurait pu penser tenir tête bien longtemps aux armées rassemblées de tout l'Empire d'Ellianne. Au fond, Oradroth n'en voulait pas aux vassaux de l'Empire, car il n'avaient fait que suivre les ordres qu'on leur avait dictés. Sans doute ne connaissaient-ils pas tous la vérité. Dans toute décision qu'on prend, on n'a rarement les deux versions des faits. Malgré cette défaite cuisante, une voie de sortie était à portée de main. Un double jeu.

    Alors il rencontra Volkmar. Quelques derniers détails restaient à peaufiner.

    Officiellement donc, le Roi avait tenté d'assassiner le Prince à cette fameuse entrevue. En représailles, Volkmar l'avait fait exécuter sommairement et laisser pendre aux vues de tous.

    Mais voilà, tous deux se trouvaient maintenant dans le navire Amiral de la flotte acheronnaise. Le Dorthonion était sous le contrôle total du Prince. La situation était maîtrisée. Et une partie de la population en partance pour un voyage, aussi long que difficile, et peut-être pour certain, sans fin.

    Mon Prince, certains de mes partisans regretteront peut être de ne pouvoir déposer une gerbe sur ma tombe. Mais puisque tout ceci n'est qu'une farce, je m'en contrefiche royalement, si vous me permettez le jeu de mot.

    Vous avez en vous, mon Cher, une sacrée dose de génie, ou de folie - tout dépend le point de vue...

    Quoiqu'il en soit, ce vin est délicieux!

    Mais parlez-moi de la suite...


    Les yeux du Prince brillaient comme jamais. Oui, Volkmar pouvait savourer le triomphe de sa duperie.

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